Autres artistes de renom

Prosper Mérimée (1803-1870)

Tour-des-DanysNé d'une famille d'artistes bourgeois installée près du Panthéon, Prosper Mérimée fait des études de droit avant de s'intéresser à la littérature et de publier dès 1825 des textes, notamment des nouvelles, « Carmen », « La Vénus d'Ille »... qui le font connaître et lui vaudront d'être élu à l'Académie française en 1844.

En 1831, il entre dans les bureaux ministériels et devient inspecteur général des Monuments Historiques. Il voyage alors à travers toute la France. Proche de l'Impératrice Eugénie, il est fait sénateur en 1853 et se consacre davantage à des travaux d'historien et d'archéologue. « Je n'aime de l'histoire que les anecdotes » disait Mérimée.

On ne peut plus à propos que celle-ci. Un jour qu'il était de passage au Cannet, il demande à une vieille personne le nom de la Tour des Danys. Celle-ci ne parlant que le provençal lui répond : « Ah Moussu ! Es habitado per aqueu brigand d'Agnelin s'enebrio chasque jou » (Ah Monsieur ! Elle est habitée par ce brigand d'Agnelin qui s'enivre chaque jour). Prosper Mérimée n'ose lui demander de répéter. Ayant cru entendre un mot ressemblant à brigand, il la baptise alors « Tour des brigands », nom parfois encore utilisé.

Melle Rachel (1821-1858)

RachelNée en Suisse en 1821, d'une famille israélite, Elisabeth rachel Felix entre très jeune au conservatoire. A seulement 17 ans, elle est engagée à la Comédie Française. Grande interprète de Racine, son talent exceptionnel suscite un véritable triomphe à chaque représentation. Mais la tragédienne souffre de tuberculose. C'est alors que le romancier Mario Uchard lui recommande un séjour dans le midi, au Cannet, chez son ami Jean-Jacques Sardou.

Celui-ci, cousin de Victorien, appartient à une famille de négociants. Très riche et considéré comme un original, il fait construire une maison, placée en bordure du boulevard Carnot. D'après la documentation cadastrale, sa construction daterait de 1856-1857. La villa Sardou, appelée aussi « lou castèu » est à cette époque difficile d'accès, bordée du ruisseau des Escarasses. On y parvient par un étroit chemin pavé, qui commence par un passage voûté au niveau de la placette.

L'architecture baroque de la maison en fait une curiosité décrite dans tous les guides touristiques de l'époque. Elle impressionne le promeneur, avec son pont volant et ses deux tourelles, où dans l'une se trouve un oratoire. Ainsi d'après A. Czernicki, un des témoins de l'époque, cette maison «avait alors un extraordinaire cachet de poésie un peu sombre et de mystère », noyée dans les orangers, avec une cour ornée de fontaines et de statues. L'intérieur de la villa est tout aussi étonnant et étrange. Dans le salon, une cheminée en marbre sculpté représente un gigantesque olivier, avec des miroirs dans les interstices des branches, et une ramure qui s'élève jusqu'au plafond, lui-même décoré de planètes et d'étoiles. Les vitraux de la maison auraient été dessinés par M. Sardou lui-même.

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Victorien Sardou (1831-1908)

VSardou« C'est en 1839 que je suis venu pour la première fois dans ce pays (...) ; ce délicieux Cannet, si bien abrité, si tiède et qui, enfoui dans son nid de citronniers et d'orangers, avec ses maisons en terrasses (...) avait tout l'aspect d'un village sarde ou corse. »

Victorien Sardou a 8 ans à l'âge de ce premier souvenir de séjour dans la maison familiale, au 5 de la rue qui porte son nom. Séduit par cette atmosphère, les couleurs et cette lumière si particulière au Cannet qui inspira tant le peintre Bonnard, il compte parmi les nombreuses personnalités qui ont marqué de leur passage la vie cannettane.

Descendant d'une des familles fondatrices du Cannet, il naît à paris en 1831. D'abord étudiant en médecine puis répétiteur de philosophie, de mathématiques et d'histoire, il débute dans les lettres en collaborant aux revues et encyclopédies. Après une 1ère pièce et un échec, il se détourne du théâtre jusqu'à son mariage avec Mademoiselle Brécourt en 1858. Un an plus tard, le succès est cette fois au rendez-vous avec « les premières armes du Figaro ». Suivront plus de 40 œuvres -parmi elles, les célèbres « Madame sans-gêne », « Tosca »- qui lui vaudront l'honneur d'entrer à l'Académie Française en 1877.

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Raymond Peynet (1908-1999)

PeynetNé à Paris, Raymond Peynet entre à 15 ans aux Arts appliqués... école qui, par chance, est située juste en face du bistrot de ses parents, auvergnats "montés" dans la capitale quelques années auparavant. Mais c'est en entrant dans la vie active, chez « Tolmer », agence de publicité, qu'il commence à apprendre véritablement son métier de dessinateur en effectuant différentes tâches, du balayage de l'agence au dessin d'étiquettes de parfums et de décors de boîtes de gâteaux, jusqu'à la conception de diverses publicités.

En 1930, Raymond Peynet épouse Denise, au nom prédestiné "Damour". Afin de mieux gagner sa vie, il publie ses dessins dans la presse parisienne, très abondante à cette époque : le Rire, Rire à deux, Paris Magazine, The Boulevardier -journal réservé aux Britanniques résidant à Paris-, etc.

1942 va marquer un tournant dans sa vie. Devant remettre un pli confidentiel à un correspondant à Valence, dans le département de la Drôme, Raymond Peynet se trouve au point de rendez-vous, assis sur un banc, face au kiosque à musique (classé Monument Historique depuis 1982). C'est là qu'il imagine un petit violoniste aux cheveux longs jouant tout seul dans le kiosque de Valence et une admiratrice l'écoutant.

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Henri Lebasque (1865-1937)

LebasqueNon loin de Pierre Bonnard dont il fut ami, se trouve enterré au cimetière Notre-Dame-des-Anges Henri Lebasque, peintre français installé au Cannet en 1924. Assistant d'Humbert sur les fresques du Panthéon, ami de Pissaro, son style se voit influencé par le courant impressionniste. Il participe à des expositions collectives : Salon des Indépendants et des Artistes Français, ainsi qu'à la fondation du Salon d'Automne en 1903, dont il reste membre jusqu'à sa mort. Très créatif, Lebasque réalise de très nombreuses œuvres, où sont souvent représentés les membres de sa famille.

Henri Lebasque découvre le Midi vers 1906 grâce à son ami Manguin qui l'invite à séjourner dans sa villa de Saint-Tropez. La lumière méditerranéenne est une véritable révélation. Il revient régulièrement en Provence et finit par s'installer en 1924 au Cannet. Il loue d'abord la villa Beau-Site dans la rue des Ardissons avant d'acheter vers 1930 une maison, au 21 rue des Danys, où il installe son atelier. Il peint au Cannet une importante série de nus, partageant avec Bonnard, quelque temps, le modèle Claudine, venant de Paris.

En 1935, Lebasque participe avec Bonnard au 1er salon des artistes du Cannet organisé par la municipalité. Bien que reconnu de son vivant, le peintre mènera au Cannet une existence retirée et discrète. Il meurt le 7 août 1937. L'atelier et la maison ont été rasés vers 1970.