Retour aux sources...
L'eau a toujours manqué dans nos régions méditerranéennes. Sources, puits, citernes alimentaient chichement villes et villages. Mais à la fin du XIXe siècle, avec le développement des villes littorales comme Cannes et de l'industrie grassoise, la pénurie d'eau devient un problème pour tous. Un canal dérivant les eaux de la Siagne s'impose alors.
En 1850, deux projets voient ainsi le jour. Le premier, le « projet Bosc » prévoit de prendre l'eau à Saint-Cézaire pour alimenter cette commune et celles de Cabris et Le Tignet.
Le second, celui des Ponts et Chaussées, envisage pour prise d'eau Auribeau, ville desservie avec Pégomas, La Roquette, Le Cannet et Cannes. Nul n'aboutit. Dix ans plus tard, alors que Cannes a doublé sa population et profite du soutien de l'empereur Napoléon III, en visite à Nice nouvellement rattachée à la France, le projet resurgit.
Le 31 janvier 1862, la ville de Cannes passe un traité avec la compagnie Dussard et Cellier pour la distribution d'eau de la ville avec la construction du canal. Le projet de dérivation, étudié par les Ponts et Chaussées, à partir d'Auribeau est abandonné. Le projet est repensé à l'échelle du bassin de la Siagne, en incluant Grasse. Sa prise se trouve à Saint-Cézaire, à l'endroit préconisé par le projet Bosc. Mais à la différence de celui-ci, il ne dessert aucune des communes, son tracé restant au-dessous des terroirs et des villages.