Patrimoine unique

De la rue Cavasse à la rue Saint-Sauveur, au détour d'une ruelle, placette, partez à la découverte du vieux-Cannet pour une balade riche de diversités, surprenante, enrichissante. A découvrir :

Le Tivoli

À l'origine, ce jardin était un champ d'oliviers et d'orangers. Ces 2 arbres symboles du Cannet sont commémorés l'un par la fête de l'Olive, le second, par différentes œuvres rappelant l'oranger. Ce nom de Tivoli est celui des Jardins près de Rome, nom que portait également un café installé « rue des Orangers » au Quartier des Prés en 1890. Le projet du square remonte lui à 1912 bien que les arbres aient été présents jusqu'en 1950. Aujourd'hui le jardin est occupé par l'école maternelle des Orangers, un théâtre de verdure, un jardin d'enfants avec une bibliothèque enfantine.

 

La Tour des Danys

Inscrite à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 22 Décembre 1941, elle se situe dans le Hameau des Danys. Elle n'a probablement pas été construite avant le milieu du XVIe siècle. Elle était surtout une maison dimière, œuvre des Moines de Lérins.

Servant à fermer l'entrée de la ville au niveau de la route de Cannes, elle est la plus ancienne construction du Cannet conservée en l'état. Carrée, construite en petit appareil, elle mesure 9 mètres de hauteur et 5 m 35 de largeur. L'épaisseur des murs à la base est de 0,68 mètre. Son toit est orné de 9 mâchicoulis. De forme carrée, sa porte à présent murée, se situait à 3 mètres du sol, nécessitant pour y accéder, une échelle. Sa nouvelle porte d'entrée se trouve au ras du sol avec un perron. Sa façade donne sur la rue de Cannes. Le caractère défensif de cet édifice est rappelé par la rareté des ouvertures et la présence de mâchicoulis.

Un jour qu'il était de passage en ville, Prosper Mérimée demande à une vieille personne le nom de cette tour. Celle-ci ne parlant que le provençal, il se vit répondre : « Ah Moussu ! es habitado per aqueu brigand d'Agnelin s'enebrio chasque jou. » (Ah Monsieur ! Elle est habitée par ce brigand d'Agnelin qui s'enivre chaque jour). Prosper Mérimée n'ose pas lui demander de répéter et croit entendre un mot ressemblant à "brigand". Il baptise donc cette tour « Tour des Brigands », nom qui est parfois encore utilisé.

 

L'Hôtel de ville - La salle Bellini

Victor Joachim Gassier, un Bas-Alpin natif de Barcelonnette qui a fait fortune au Mexique, réalise au début du XXe siècle au Cannet une série d'opérations immobilières. Peu après la construction de sa maison, villa Les Mimosas, il fait édifier en 1902, sur le terrain d'à côté acheté à la Société Foncière Lyonnaise, l'Hôtel des Anges. L'architecte James Warnery, qui travaille pour le compte des Barcelonnettes implantés sur la Côte d'Azur, en dessine les plans. Le bâtiment avec l'emploi de mosaïques sur la façade est typique de cette époque. L'hôtel est racheté par la ville en 1933 par le maire Maurice Jeanpierre qui souhaite doter sa ville en pleine expansion, d'un Hôtel de ville digne de sa réputation.

La salle la plus visitée de l'Hôtel de Ville est la salle des mariages, dite salle Bellini où sont exposées 5 œuvres de l'artiste représentant la joie de vivre au Cannet. Comme toutes les toiles de ce peintre, elles sont sincères, spontanées, gaies et colorées. Il dit lui-même que l'essentiel de son œuvre est issu de l'accumulation des impressions et des sensations enregistrées et ressenties, au temps où rien ne semblait le destiner à devenir peintre.

 

La Tour des Calvys

Placée au cœur du hameau des Calvys, datant du XVIe siècle, elle porte le nom de la première famille arrivée au Cannet en 1441, venant du Val d'Oneille. C'est ici que se traitaient les affaires : achat des récoltes, négociations. La placette de la rue des Prés accueillait les ânes et les mulets chargés des corbeilles des productions locales.
Cette tour a été au centre d'un épisode historique cannettan puisque l'Abbé Ardisson, à la tête des habitants du Cannet, y soutint un siège où il mit les femmes et les enfants à l'abri contre les impériaux en 1707. À la Révolution, elle est vendue comme bien national et reste dans le domaine privé.

Le sceau de l'Abbaye de Lérins, reproduit vers 1940 sur la porte d'entrée de la tour des Calvys témoigne de l'empreinte des moines de Lérins, possesseurs du Cannet depuis l'an mil.

 

Le mur des Amoureux de Peynet

Indémodable, cette fresque peinte sur une façade d'une maison ancienne de la rue est un passage quasi-obligé des jeunes mariés. Egayant la rue, elle est le symbole de la joie de vivre au Cannet.

Co-réalisée par le fresquiste Guy Ceppa en 1990, cette fresque est une métaphore de l'amour symbolisé par des jeunes mariés s'envolant au-dessus du jardin d'Eden inspiré par la ville du Cannet. Raymond Peynet, citoyen d'honneur de la ville, a peint cette œuvre en l'honneur de tous les jeunes mariés auxquels il a voulu offrir une étape poétique dans leur voyage de noces.

C'est en 1942, devant le kiosque à musique de Valence qu'il imagina son petit couple. En hommage aux amoureux, son ami Georges Brassens écrira la célèbre chanson « les bancs publics ».

 

La place Bellevue

Sa création en 1777 suit de près celle de la commune. Elle est dénommée place « Mercier Lacombe» en 1855, en remerciement au préfet du Var d'avoir donné 1000 Francs pour son agrandissement. Rebaptisée place Bellevue en 1870, c'est en 1896 qu'elle devint la place que nous connaissons aujourd'hui. Considérant que « la place est la seule qui existe au Cannet et que sa superficie est de 300 m2 environ, que cet espace est insuffisant eu égard au chiffre de la population », le conseil municipal vota pour ces améliorations.

 

L'oranger du patrimoine

Cette fresque murale monumentale, réalisée par B. Amooghli Sarraf en 1990, rend hommage aux 140 premières familles fondatrices du Cannet venues du Val d'Oneille (appelées par les moines de Lérins) pour repeupler le territoire décimé par l'épidémie de peste au cours du XVe siècle. Cette œuvre représente l'arbre généalogique de ces familles dont les noms figurent sur des carreaux de grès émaillé.

 

Fausses fenêtres de la rue des Calvys

Cet élément insolite rappelle que dans les temps anciens, les impôts étaient calculés sur les ouvertures (fenêtres, portes). Les personnes peu fortunées, ne voulant avouer leur précarité à leur voisin, faisaient peindre de fausses fenêtres sur la façade. Afin que le trompe-l'œil soit parfait, elles allaient même jusqu'à coller de vraies ferrures.

 

L'ancienne mairie

Jusqu'en 1933, la Mairie se trouvait au N° 396 de la rue Saint-Sauveur. Elle se distingue par son campanile et son horloge qui jadis sonnait toutes les demi-heures pour répartir l'eau entre les différentes familles du Cannet lors des travaux dans les champs. Il était en effet primordial de réguler les travaux des champs à l'époque où les Cannettans étaient cultivateurs. Devenue trop petite, le maire Maurice Jeanpierre acquiert l'hôtel des Anges en 1933 pour en faire la nouvelle mairie.

 

La place des Paramideaux

Les maisons bordant les quatre côtés de la place forment des rangées de « Maisons Remparts » ou « Bastides » pour assurer la sécurité publique. Celles-ci s'organisent autour d'une place ou placette. En Provence, on nomme bastide une maison de campagne fortifiée. Ce principe de repeuplement était voulu par le Monastère de Lérins dans un système d'urbanisation des « Villes Nouvelles ».

 

La rue des Voûtes

Cette rue tortueuse est construite à l'époque où l'habitat urbain était resserré.
Les maisons sont construites directement sur de gros blocs de pierres brutes.
On peut voir sur le linteau des portes des croix de Maltes sculptées, symbole de l'ordre des hospitaliers. Les moines abandonnent le prieuré de cette rue pour aller l'installer à côté de l'église Sainte-Catherine d'Alexandrie.